Valeria GUZMAN VERRI

Une nouvelle architecture construite au moyen de prêts concessionnels convenus entre les gouvernements chinois et caribéens a remodelé la région avec des stades, des autoroutes, des hôpitaux, des bâtiments gouvernementaux et des tours d’habitation. Au début du XXIe siècle, l’île de la Jamaïque a servi de point d’entrée à une formule où la diplomatie, la finance et l’industrie de la construction étaient des opérateurs clés.

Les prêts à taux réduit, les lignes de crédit et les donations chinoises sur l’île ont été coordonnés avec l’embauche d’entreprises chinoises pour exécuter les projets.

Plutôt que d’étudier les projets isolément, cette recherche propose de spatialiser cette formule diplomatico-financière en analysant, à travers le cas de la Jamaïque a) le risque financier et l’échec, b) les modalités de remboursement, c) la substitution, d) la dette, et e) la résistance, comme des dimensions interconnectées qui produisent de l’espace. Cette approche s’inspire de la proposition de Katherine McKittrick selon laquelle la plantation est un "plan persistant" implanté dans la formation spatiale du monde moderne, mais d’où jaillissent continuellement des espaces créatifs de résistance et de défi pour réimaginer l’avenir. S’appuyant sur des sources gouvernementales officielles, des entretiens avec des acteurs clés et des visites sur le terrain, ce projet explore les nouvelles relations entre l’architecture et la construction, le capital mondial et la coopération Sud-Sud, la dette, la dépossession des terres et les formes de résistance dans les Caraïbes.

Valeria Guzmán Verri est architecte, chercheuse et enseignante. Elle travaille sur les interrelations entre l’architecture, la culture graphique et visuelle en ce qui concerne la connaissance et les relations de pouvoir, et s’intéresse aux questions de l’espace infrastructurel, de l’extractivisme, de la dette et du planétaire. Professeur associé à l’école d’architecture de l’université du Costa Rica, elle enseigne également dans le cadre du programme de maîtrise en arts et du programme de doctorat sur la société et la culture, et occupe des postes d’universitaire invité à l’université du Sud-Est, à Nanjing, et à l’université de technologie de Kingston, en Jamaïque. Elle est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en histoire et théories de l’architecture de l’Architectural Association School of Architecture de Londres et d’un diplôme d’architecture de l’université du Costa Rica. Sa dernière publication, Gifting Architecture : China and the National Stadium in Costa Rica, 2007-11 examine l’architecture en tant que don et le fardeau de la réciprocité dans le contexte de l’élan diplomatique de la Chine dans le Sud global.

(2023) Guzmán Verri, V; P. Morales Solera & D. Vallejo Arróliga, “When He Speaks: Neo-Pentecostal Space Making in Costa Rica,” Architecture and Culture 11(1), DOI: 10.1080/20507828.2022.2149143

(2022) Guzmán Verri, Valeria. “Territorializations of Dust: surfing, yoga and suffocation in the North coast of Costa Rica.” Figuring Territory, Canadian Centre for Architecture, July. 

(2020) Guzmán Verri, Valeria, “Gifting Architecture: China and the National Stadium in Costa Rica, 2007–11,” Architectural History 63, Society of Architectural Historians of Great Britain, 283-311. https://doi.org/10.1017/arh.2020.7

(2021) Guzmán Verri, Valeria, “Learning to see, Otto Neurath’s Visual Autobiography,” in Visual Research Methods in Architecture, eds. Igea Troiani and Suzanne Ewing, Intellect Books, UK, ISBN 9781789381887

(2015) Guzmán Verri, Valeria, “En nombre de lo singular: Biomuseo en Ciudad de Panamá,” Dearq, 1(17), 208–217. https://doi.org/10.18389/dearq17.2015.10

(2013) Guzmán Verri, Valeria, “Form and Fact,” Jefferson Journal of Science and Culture 3, University of Virginia: 94-109. ISSN: 2326-1684