Résidents

Émilie ALLARD

Période de résidence : 16 novembre 2022 - 11 janvier 2023

Discipline(s) : Arts visuels

Spécialité(s) : Auteure/Poétesse

Pays : Canada (Québec)

FELLOW FOCUS

Le séminaire de résidence de Emilie Allard aura lieu le lundi 9 janvier 2023 :

sans titre (du coq à l’âme)

Ce séminaire prendra d’abord la forme d’un artist talk. 

Nous entendrons, par et entre les lignes de cette présentation d’œuvres, la manière avec laquelle les questions qui motivent la poursuite d’une recherche en arts visuels se débrouillent de leur contrainte à exister à travers la matière et le pouvoir de cette contrainte à transformer ces questions en retour. Du coq à l’âme : un pied dans le langage et un pied dans la matière, en allers-retours et bonds associatifs, esquisse de la place du langage en arts visuels et de la relation langage-matière.

Période de présentation et période de questions s’enchâsseront, également; les fellows seront invités à intervenir à tout moment pour engager la discussion.

 

Suggestions de la semaine :

Film The Souvenir, Joanna Hogg (2019)

Lecture : Nuit de foi et de vertu, Louise Glück (2021)

Image :  « Un couple de pins au Québec, que je photographie à toutes les saisons depuis quelques années. »

Projet de recherche

photo de l’artiste : Heewoong Jin

https://emilieallard.com/physique

Biographie

Attentive à l’inconnu, Émilie Allard crée des ensembles à partir d’une variété d’informations issues de son environnement. Par parenté formelle ou liés par la pensée, elle les assemble en fratrie visuelle. Il en émerge une douceur crue faisant le pont entre destruction et construction. Le travail d’Allard est électrisé par l’absence de certitude à laquelle l’humanité est confrontée. 

Allard regarde à travers le prisme du lien, de la limite et de l’expérience subtile et continue des mutations de la perception. Ce faisant, elle puise de l’inspiration dans les discours psychanalytique et philosophique et des voix féminines telles que celles d’Annie Ernaux, de Louise Glück ou d’Anne Carson. Ce qui se retrouve dans l’espace oscille entre possibilités limitées de la matière et charge signifiante des objets. Vertige, sculpture, mots, photographie et dessin sont ses outils de travail.

Artiste et poète, Émilie Allard détient un baccalauréat en design graphique de l’Université du Québec à Montréal (2015) et est candidate à la maîtrise en sculpture de l’Université Concordia (2023). En plus de sa pratique individuelle, elle a collaboré avec des chorégraphes pour créer des projections vidéo et a fait partie d’un collectif multidisciplinaire. Son travail individuel et collectif a été présenté à plusieurs reprises, notamment au Festival international de littérature, à Tangente, à Arsenal art contemporain, à Espace Projet et à la Maison de la culture du Plateau.

Bibliographie

Allard, Émilie, Carbone scopique, Le lézard amoureux, 2021, 90 p.

Un passé et un présent sont en marche vers leur couplement : Carbone scopique offre une expérience concentrique parfois incantatoire, parfois aride, ferme, féconde ou réelle. Un rassemblement où les impressions mattes se joignent au désir ébloui, à l’hypothétique, aux chutes et aux attrapées pour de lents mouvements gravitationnels. Représentations, sens, vertiges, relations, ambiances, décors et souvenirs sont appelés à se rassembler autour d’une force d’attraction floue, qui s’avère être un vide, apparenté à la mort, mais qui au lieu de déposséder le corps, s’y installe. Dans ces poèmes, chaque révolution est marquée par le dépôt d’une couche de leurs sédiments qui révèlent graduellement la forme du plancher curieux sur lequel ils tiennent.

 

 

comment s’établir dans un schéma lisse

s’il n’y a nulle part d’où ça vit

sauf de l’organe de l’éblouissement

c’est grillé

 

si le mercure sévit

le pli du dossier des complexes 

glisse sans contremarche

 

notre vérité n’était pas facultative 

ni parages ni sexe n’amèneraient de repos

alors pourquoi étions-nous fille fille ligne droite en joual de perfection