Virginie Serna - Spongilla lacustris et l’épave de Langeais : une nouvelle communauté patrimoniale ?

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L’étude de l’épave du chaland de Langeais (XVIIIe siècle) offre un terrain riche pour interroger les statuts changeants des objets patrimoniaux immergés. Virginie Serna invite à penser cette épave comme un objet pluriel : à la fois trace d’un accident nautique, archive matérielle, fragment désassemblé, et élément actif d’un « anthroposystème fluvial ». Par son enfouissement, l’épave révèle les lois de la taphonomie, science des processus de décomposition, et devient un marqueur des dynamiques écologiques, sociales et historiques du fleuve.

Elle évoque le glissement sémantique du bateau à l’état de « déchet » ou « débris », en soulignant les tensions entre abandon et revalorisation patrimoniale. Certaines épaves jouent un rôle écologique fondamental. L’exemple de Spongilla lacustris, éponge d’eau douce colonisant une pièce de l’épave, illustre cette reconversion d’un artefact en niche écologique vivante.

L’épave devient ainsi interface entre matières, archive du négoce fluvial et composante de la biodiversité. Ce changement de regard résonne avec le projet du Parlement de Loire, initiative interdisciplinaire portée par Camille de Toledo qu’il poursuit aujourd’hui en tant que membre associé de l’IEA avec son projet “Vers une internationale des rivières et autres entités de la nature”.

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