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Exposition Pascal Proust
19 octobre 2023
Conférence

Exposition Pascal Proust

Du 25 septembre au 30 novembre 2023, la bibliothèque Julien Grac accueillera "Des mondes imprévisibles", une exposition de Pascal Proust.

Le vernissage se tiendra le 19 septembre 2023 à 19h à la bibliothèque Julien Gracq.

 

 

CITÉS TISSÉES par Éva Prouteau, critique d’art

Dans le film d’anticipation d’Alex Proyas intitulé Dark City, la ville se reconfigure chaque nuit, les quartiers se déplacent et les rues se reconnectent, de nouveaux édifices apparaissent aussi. Ce fantasme de la reconfiguration innerve les quatre Cités tissées présentées par Pascal Proust au mur : quatre grandes tapisseries qui raccordent les humains entre eux, mais aussi les paysages naturels, les réseaux routiers, les fleuves, les villes et leurs architectures. Elles renvoient à l’idée d’utopie – au sens étymologique ; non en tant que structures parfaites mais en tant que topographies abstraites, élaborées par l’esprit et ne se trouvant nulle part. Au centre de chaque composition, un médaillon emblématique donne l’impulsion : l’île Utopia de Thomas More, la cité éphémère du Burning Man, ou encore la bibliothèque infinie inspirée d’une nouvelle de Jorge Luis Borges. Autour, des maillages de lignes qui combinent des cartes réelles (celle de certains fleuves, grandes cités, bibliothèques ou déserts) à une mise en relation idéelle. L’artiste refait le monde, en tentant peut-être de pallier cette pathologie contemporaine du lien, si paradoxale dans un monde ultra connecté. Ces liens se matérialisent dans la technique même du coton tissé, dont la couleur et la trame s’accordent chromatiquement à l’iconographie de chaque tapisserie. Entre voyage et immobilité, réel et imaginaire, passé et avenir, vide et prolifération, les mondes imprévisibles de Pascal Proust rendent enfin un hommage au dessin, champ en extension qui colonise toutes les formes et les surfaces de l’exposition.

 

 

LES CITES DU MONDE

Le projet «Cités tissées» est l’aboutissement d’une réflexion sur les rapports humains. Dans cette «utopie planétaire», je propose de rassembler, de reconnecter les individus vivant dans des cités et de tenter de leur faire partager harmonieusement un nouvel environnement, une nouvelle vision du monde.
Les villes sont ici assemblées sur un continent unique, la «Pangée». Elles se connectent, leurs réseaux de communication s’étendent sous la forme d’un maillage imaginaire se dirigeant au centre sur une utopie, la cité éphémère du Burning Man.

 

LES CITES DU FLEUVE
Le développement urbain de ces villes est intimement lié aux fleuves qui les traversent, c’est aussi une ouverture sur le monde.
Ici les fleuves se rencontrent dans des points de confluences imaginaires, ils deviennent des axes forts de circulation extra-urbaines et permettent les échanges entre les hommes, les villes, les sociétés.
Mon interprétation de l’île Utopia de Thomas More se pose en médaillon central.
Son rôle, devenir un lieu de pensées multiples qui rende compte de la richesse des échanges, du fourmillement d’idées.

 

LES CITES DU DESERT
Les Cités du Désert se singularisent par une architecture endémique.
Qu’elles soient souterraines, à Coober Pedy ou bien construites de toiles alignées à Bayankhongor, élevées en terre sur plusieurs étages à Shibam, elles sont intimement liées à leur environnement.
Ces cités semblent recéler en leurs murs, une histoire, une mémoire, un désir et un langage, propres aux villes lointaines isolées du monde.
Elles sont peuplées de femmes et d’hommes aux accoutumances et aux modes de vies singuliers. Je les relie sur un atlas imaginaire parcouru de routes et de pistes, connexions vers un nouveau monde multiculturel.

 

LES CITES DU SAVOIR
Les Cités du Savoir conservent en leurs murs des bibliothèques exceptionnelles.
Qu’elles soient monumentales, historiques, familiales, reconstruites ou souterraines, ces lieux de savoir ont su transmettre la mémoire de la terre et des hommes aux sociétés d’aujourd’hui.
Elles sont lieux de pensée, de liberté et d’échanges. Leurs réseaux de communication s’étendent sous la forme d’un maillage imaginaire se connectant au centre sur une bibliothèque infinie, inspirée de la nouvelle de Jorge-Luis Borges, la Bibliothèque de Babel.
Cette bibliothèque contiendrait tous les ouvrages déjà écrits et tous ceux à venir...