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06 décembre 2010
Conférence

"Différences et ressemblances des "gated cities" en Argentine, Brésil, Mexique, Afrique du Sud et Inde." Conférence de Luis de la Mora, en association avec la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin. En savoir plus >

Lundi 6 décembre 2010 à 14h, IEA/MSH, Amphithéâtre Simone Weil, 5 allée Jacques Berque à Nantes

La fragmentation urbaine est exacerbée dans les contextes marqués par de grandes inégalités sociales, économiques et urbaines. L’une des traductions de cette fragmentation est l’essor des communautés résidentielles fermées. Ce phénomène s’observe dans la ville de Recife, aussi bien dans les projets de condominiums horizontaux en périphérie de la ville que dans les bâtiments de haut standing occupés par la classe la plus riche de la ville, ou encore dans les bidonvilles et les nouveaux projets immobiliers réalisés par le gouvernement. L’objectif est de rechercher sommairement l’intensité et les particularités de ce processus de fermeture dans d’autres contextes sociaux, économiques et culturels que celui de Recife, afin d’éclairer ce dernier.
C’est pourquoi, avec des chercheuses de l’Institut National de Recherche Scientifique de Québec à Montréal, nous cherchons à identifier via Internet les projets de gated cities au Brésil, au Mexique, en Argentine, en Afrique du Sud et en Inde, afin d’observer les similitudes et différences d’ordre physique, sociale, économique et symbolique.
Cette étude exploratoire montre que le phénomène est global, indépendant des contextes nationaux, et qu’il se manifeste dans les espaces résidentiels des classes aisées mais aussi des pauvres. Cependant, des différences locales sont enregistrées, portant sur les dimensions des projets de gated cities, les restrictions ou au contraire les stimulations du phénomène, ou encore les aménités présentes.
La raison majeure qui ressort des cas étudiés pour expliquer l’essor du phénomène tient au souhait de garantir l’accès et le contrôle de la qualité des services urbains dans des contextes socio-politiques où la solidarité étatique peut être déficiente. Plus précisément, les gated cities étudiées participent de la construction d’une offre de protection face à l’augmentation du sentiment de peur de la criminalité et de la violence urbaine.

 

Luis de la Mora, mexicain d’origine, est coordinateur du CIAPA (groupe de recherche-action) du Programme de Post-Graduation de Développement Urbain de l’Université Fédérale de Pernambouc (UFPE) à Recife, métropole régionale du nord-est du Brésil caractérisée par d’énormes inégalités sociales et des processus de fragmentation urbaine manifestes. Formé en Europe, il obtient une licence de philosophie à Rome en 1970, de sociologie à Louvain en 1974, un master de promotion du développement à Anvers en 1974, un DEA d’urbanisme et aménagement du territoire et un doctorat en sociologie à Paris I en 1993. Depuis 1976, il développe ses activités scientifiques en participant à des interventions de nature sociale et urbanistique en lien avec les conflits urbains et les formes de résolution des inégalités.