Les 10 et 11 avril 2025, l’Institut a accueilli l’atelier international Gesture and Affect, co-organisé par Patricia Hayes et Florence Ninitte. Cet atelier, comme de nombreux autres organisés à l’Institut, illustre la mission de l'Institut de favoriser les échanges interdisciplinaires, de soutenir la recherche innovante et de renforcer les liens entre chercheur·e·s, artistes et institutions à l’échelle internationale.
Cet évènement a montré à quel point le geste, qu’il soit visible ou invisible, est un outil puissant de compréhension du monde et des émotions humaines. C’est un point de départ pour de nombreuses explorations futures, aussi bien académiques que créatives. L’Institut est fier d’avoir été le lieu de ce croisement entre disciplines, et reste engagé dans la création d’espaces où les idées peuvent circuler librement et où la collaboration internationale peut fleurir.

L’objectif central de l’atelier était d’interroger le geste non seulement comme un moyen d’action, mais aussi comme une forme significative en soi, capable d'exprimer des émotions, des affects et des mémoires collectives. En s’inspirant des travaux de Georges Didi-Huberman et de son concept de « Pathosformeln » (formules de pathos), les organisateurs ont cherché à explorer la manière dont le geste incarne des émotions prototypiques et comment il se réinvente à travers les âges et les contextes.
Les discussions ont abordé plusieurs manifestations du geste : gestes narratifs, gestes politiques, gestes protestataires, gestes identitaires, mais aussi des gestes liés à des contextes spécifiques tels que les photographies coloniales, ou encore les gestes féminins et médiatiques dans l’espace public. Ces explorations ont permis de dresser une cartographie des gestes à travers le temps et de réfléchir à leur rôle dans les transformations sociales et culturelles.

Les participant·e·s à l’atelier étaient issu·e·s de diverses institutions internationales : le Department of Africana and American Studies (University at Buffalo, USA), le Cinema Studies Institute (University of Toronto, Canada), l’Institute of Culture and Memory Studies (ZRC SAZU, Slovénie), la National Research Foundation SARCHI Chair in Visual History and Theory (University of the Western Cape, Afrique du Sud), ainsi que d’autres institutions prestigieuses. Les participant·e·s étaient issu·e·s de domaines aussi variés que l’histoire, l’histoire de l’art, l’architecture, les études cinématographiques, l’iconologie, la littérature, et la philosophie.
Cette diversité disciplinaire a été un véritable moteur pour l’atelier, permettant de croiser des approches théoriques et pratiques, et de créer des ponts entre les sciences humaines et les arts contemporains. Le résultat a été une réflexion approfondie et nuancée sur le geste, qui dépasse les limites des périodes et des genres traditionnels, et ouvre la voie à de nouvelles formes d’investigation.

L’atelier a non seulement permis de présenter des recherches inédites, mais a aussi été un espace d’échanges fructueux entre chercheur·e·s confirmé·e·s et jeunes chercheur·e·s, favorisant un dialogue intergénérationnel. Les discussions ont été nourries par des perspectives variées et ont permis de mettre en lumière l'importance d'examiner le geste sous tous ses angles : en tant que moyen d'expression, mais aussi comme vecteur de mémoire historique et d'affect.
Les échanges ont également ouvert des pistes pour des collaborations futures, tant sur le plan académique que créatif. À la fin de l’atelier, plusieurs projets de coopération ont été évoqués, notamment autour de publications collectives et de recherches communes, renforçant ainsi l’esprit de partage et de coopération qui caractérise les ateliers de l’Institut.


