Le mercredi 30 avril 2025 restera une date marquante pour le mouvement en faveur des droits de la nature en France. Pour la toute première fois, un colloque dédié à ce sujet a eu lieu entre les murs de l’Assemblée nationale, à l’initiative de Charles Fournier, député d’Indre-et-Loire, sous le haut patronage de la présidente Yaël Braun-Pivet.
Cet événement a rassemblé près de 200 personnes, parmi lesquelles des représentants venus d’autres continents, témoignant de la portée internationale de ce « soulèvement légal terrestre », pour reprendre les mots de l’écrivain Camille de Toledo. Ce temps témoigne d’un tournant symbolique et concret : la nature n’est plus seulement un objet de protection, mais une entité à part entière à laquelle le droit doit reconnaître des droits. Reste désormais aux parlementaires de s’inspirer de ces propositions citoyennes et de s’engager dans ce chemin juridique inédit, à la hauteur des enjeux environnementaux et démocratiques du XXIe siècle.


Ce colloque a permis de mettre en lumière une dynamique puissante qui émerge partout en France, portée par des collectifs citoyens, des élus, des juristes et des scientifiques. Des initiatives concrètes foisonnent, comme le Parlement de Loire à Tours, les Assemblées Populaires du Rhône, les mobilisations autour du Tavignanu en Corse, ou encore les démarches engagées pour la Garonne, la Seine, la Sambre et la mer Méditerranée. Partout, des habitants proclament et défendent les droits des rivières, des forêts ou des mers, affirmant une prise de conscience collective des interdépendances entre humains et non-humains.
Un des moments forts de la journée a été la remise solennelle de trois propositions citoyennes de loi, conçues par le Conseil des Témoins — un groupe de douze citoyen·nes accompagné·es par Camille de Toledo dans le cadre du projet Vers une internationale des rivières et autres éléments de la nature. Ces textes, qui s’inscrivent dans un processus de co-construction transparent et vivant, ont été remis aux député·es Charles Fournier, Lisa Belluco et Chantal Jourdan, en espérant qu’ils nourriront les débats parlementaires à venir.