Résidents

Hélène JOUSSE

Archéozoologie, Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (France).

Discipline(s) : Archéologie

Spécialité(s) : Archéozoologie

Pays : France

 

Période de résidence: octobre 2010 à juin 2011

Projet de recherche: 

"Etablissement des sociétés proto-urbaines néolithiques du Dhar Néma, Mauritanie sud Orientale"

La reconnaissance de l’évolution des populations humaines vivant au cours des derniers millénaires se heurte à la perception des périodes de transitions culturelles, instables et variables. L’objectif du projet est d’identifier les fondements de l’urbanisation qui vont conduire à l’émergence des empires historiques ouest africains, et qui sont perceptibles chez les populations néolithiques en Afrique de l’Ouest. La région des reliefs du Dhar Néma au sud est de la Mauritanie a bénéficié d’un système hydrologique particulier, assurant un approvisionnement en eau et en ressources naturelles au cours des 4 000 dernières années, à l’époque où le climat s’aridifie. Des communautés villageoises agropastorales occupent de grands sites présentant des organisations et des architectures en pierre complexes, témoins de l’habitat et des activités domestiques. L’analyse des caractéristiques de l’occupation et de l’aménagement du territoire, de l’exploitation des ressources naturelles et de la production matérielle et économique permet de dégager les bases techno-culturelles de ces sociétés proto-urbaines. Cette analyse concernera principalement deux types de restes emblématiques : le matériel de meulerie, en relation avec le développement de l’agriculture et matérialisant l’occupation des groupes familiaux au sol, et les restes osseux animaux reflétant les stratégies d’approvisionnement et de production alimentaires.

Élements biographiques :

Hélène Jousse est docteur en archéologie, spécialisée dans le domaine de l’archéozoologie africaniste. Sa thèse de doctorat soutenue en 2003 à l’Université de Lyon 1 porte sur l’étude des faunes provenant des habitats néolithiques du Mali, où les hommes colonisant le Sahara ont migré vers le sud , poussés par la désertification. Au cours de deux post-doctorats à l’Institut de Paléoanatomie de Munich puis au Muséum d’Histoire naturelle de Vienne, elle s’est spécialisée sur les faunes de poissons, puis sur une synthèse bibliographique qui analyse l’ensemble des faunes connues en Afrique depuis 20 000 ans. Actuellement post-doctorante rattachée au laboratoire d’archéozoologie du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris, elle étudie les relations entre les hommes et les animaux dans les différents contextes archéologiques en Afrique de l’Ouest principalement: migrations, peuplement de zones refuges, symbolisme, paléoécologie des faunes de vertébrés, mise en place des activités pastorales, approvisionnement des premières agglomérations proto-urbaines.