Résidents

Robert SALAIS

Ecole Normale Supérieure de Cachan, Paris Centre Marc Bloch, Economie, Berlin, Allemagne - Chaire de la Mutualité

Discipline(s) : Economie

Pays : Allemagne/France

 

 

Période de résidence : octobre 2011 à juin 2012

Projet de recherche :

« Le travail et l’Europe : histoire d’un échec annoncé. Une comparaison entre l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne du 20ème siècle »

« Le projet vise l’histoire d’un échec annoncé, celui de l’Europe comme projet politique, grâce à l’exploration d’un domaine spécifique : le travail, et par une approche comparative entre l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne du 20ème siècle. La démarche emprunte sa méthode à l’histoire des catégories du travail et à l’étude du processus de construction de l’Europe, l’une et l’autre revisitées par l’économie des conventions. Le projet se concentre sur les moments forts : l’entre-deux-guerres, l’après-guerre, les années 1980 et la crise actuelle. Il explore en conclusion les voies possibles de critique et de renouveau du projet européen. »

 

Eléments biographiques :

Economiste et ancien administrateur de l’INSEE, spécialiste des questions du travail et de l’emploi, membre de l’UMR « Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie » et du Centre franco-allemand de recherches Marc Bloch à Berlin.
Robert Salais est l’un des fondateurs de l’économie des conventions. L’économie des conventions se distingue tant de l’école de la régulation que des théories du marché en mettant au centre l’analyse de la coordination ainsi que la pluralité de ses formes. La conception du travail déployée dans les recherches de Robert Salais est celle d’une activité sociale dont le propre est d’être tendu vers la réalisation du produit (au sens large) qu’elle vise. D’où les hypothèses d’une pluralité de conventions du travail et de mondes possibles de production sur lesquels une économie peut fonder son développement. Ces hypothèses justifient le recours dans son projet de recherches IEA à la comparaison internationale ainsi qu’au travail pluridisciplinaire pour rendre compte de la spécificité des trajectoires socio-historiques nationales. Un autre volet de ses recherches vise à transposer l’approche par les capacités d’Amartya Sen aux questions posées par la construction de l’Europe dans le domaine social. L’enjeu est de montrer qu’il existe une alternative à la dérive vers le tout marché et à l’affaiblissement des protections sociales et juridiques du travail dans laquelle s’enferme la construction de l’Europe. Un thème proche est la critique des méthodes de gouvernance fondées sur le pilotage des politiques publiques par des indicateurs de performance (New Public Management ou méthode ouverte de coordination développée par l’Europe).


A lire, parmi ses travaux :
- L’invention du chômage, avec Nicolas Baverez et Bénédicte Reynaud, Paris, Presses Universitaires de France, 1986 (réédition 1999)
- Les mondes de production, avec Michael Storper, Paris, Editions de l’EHESS, 1993 (édition en anglais, 1997, Harvard University Press, Worlds of Production)
- Institutions et conventions. La réflexivité de l’action économique, codirection avec Elisabeth Chatel et Dorothée Rivaud-Danset, Paris, Editions de l’EHESS, 1998
- "On the correct (and incorrect) use of indicators in public action", Comparative Labor Law & Policy Journal, Winter, 2006, vol. 27, 2, pp. 237-257
- "Europe and the Deconstruction of the Category ’Unemployment’", Archiv für Sozialgeschichte, 2007, 47 (Thema "Der Sozialstaat in der Krise. Deutschland im internationalen Vergleich"), pp. 371-405
- "Capacités, base informationnelle et démocratie délibérative. Le (contre-) exemple de l’action publique européenne », in De Munck, J. et B. Zimmermann, s. dir., 2008, La liberté au prisme des capacités. Amartya Sen au-delà du libéralisme, Paris, Editions de l’EHESS (Raisons pratiques 18), p. 297-329
- « Usages et mésusages de l’argument statistique : le pilotage des politiques publiques par la performance », Revue française des affaires sociales, 2010, 1-2, p. 129-147