Résidents

Pascale VIELLE

Directrice Droit, université catholique de Louvain, Belgique

Période de résidence : Octobre 2018 à Juin 2019 / Directrice scientifique de l’IEA de Nantes de octobre 2021 à juillet 2022.

Discipline(s) : Droit, Études de genre

Pays : Belgique

Directrice scientifique IEA de Nantes depuis octobre 2021

Projet de recherche : Production et distribution d’un bien essentiel en temps de crise. Le masque, révélateur d’enjeux légaux et socio-économiques

 

Précédent projet de recherche : Le consentement au prisme des théories féministes du droit

Nul n’ignore plus, dans le monde scientifique, qu’il n’existe pas de « théorie du genre » et que les théories féministes sont traversées de discussions, voire de contradictions. L’examen critique du droit à leur aune révèle ces mêmes tensions, qui se manifesteront par exemple à l’occasion de la réglementation relative aux questions de laïcité, de « diversité », ou liées à la sexualité, à la sécurité sociale ou encore à la participation équilibrée des hommes et des femmes dans les différentes sphères de pouvoir. En étudiant, dans une série de domaines significatifs, les propositions des critiques féministes du droit, la recherche ambitionne de mettre en évidence leurs présupposés relatifs au sujet de droit masculin et féminin, et à la notion d’égalité. Elle permettra dès lors d’élucider certaines différences entre les courants théoriques contemporains du féminisme, mais aussi de clarifier la conception de genre sous-jacente aux solutions apportées par le droit – conception qui peut varier, dans un même système juridique, selon les questions concernées.

Biographie

Pascale Vielle est professeure de droit social à l’Université catholique de Louvain (UCL-Iacchos, ESPO et DROI) depuis 1998. De nationalités belge et suisse, elle est licenciée en droit de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et docteure en droit de l’Institut universitaire européen de Florence. Elle a travaillé comme chercheuse à l’ULB (1988-1989) - où elle est encore collaboratrice scientifique - et à l’Université de Genève (1994-1998). Elle a assumé la première direction de l’Institut fédéral pour l’égalité des femmes et des hommes de 2004 à 2006 (analogue à la Halde en France). Elle a travaillé à la Commission européenne (1989-1990), à l’Organisation internationale du travail (1992-1994), et a été membre du Conseil supérieur de la Justice belge de 2008 à 2016. Pascale Vielle est membre des comités/conseils scientifiques de la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin, à Nantes; de l’Institut syndical européen; de la Revue belge de sécurité sociale ; et du Panel SH2 (starting grants) à l’European Research Council (2010-2018). Elle engage son expertise scientifique au service de plusieurs initiatives et mouvements citoyens en Belgique et dans le monde. Ses recherches et ses enseignements portent, dans une perspective néo-institutionnaliste, sur le droit et les politiques de la protection sociale, à l’échelon international et européen, ainsi que sur l’approche du droit par le genre. Elle travaille actuellement sur l’articulation des politiques sociales et environnementales dans une perspective écoféministe.

FELLOW FOCUS

Le séminaire de la directrice scientifique de l’IEA de Nantes a eu lieu le lundi 15 novembre 2021 : Production et distribution d’un bien essentiel en temps de crise : le masque, révélateur d’enjeux légaux et politiques

Suggestions de la semaine :

Lecture: Le Maître de Garamond Anne Cuneo, Le Livre de Poche

C’est un ouvrage que j’ai offert souvent. Il s’agit de l’histoire d’Antoine Augereau, célèbre imprimeur de la Renaissance, narrée par ma compatriote Anne Cuneo à l’appui d’un considérable travail historique. A sa lecture, j’ai (mieux) compris que la révolution passe par l’appropriation critique des textes originaux – qui suppose leur accès effectif -, que le contenu de la transmission est indissociable de sa forme, et que l’artisanat (l’art?) de l’imprimerie reposait à l’origine sur une démarche esthétique, en quête d’un alphabet de caractères épurés et lisibles par toutes et tous, et dont les artisans italiens avaient acquis la maîtrise la plus achevée. Les idées, les savoirs, les techniques, s’échangeaient alors avec la circulation des textes, bien sûr, manuscrits et imprimés - et parfois au péril de la vie de leurs porteurs, persécutés par le pouvoir et l’Église -, mais aussi grâce aux voyages, et au fil des conversations au long cours, à la faveur de cheminements collectifs, d’Amsterdam à Venise en passant par Paris et Bâle. Un axe que j’ai parcouru moi-même un nombre incalculable de fois. Une image du passé, une utopie pour demain.

 

Image :   « Autel de l’insouciance » © OlikO

 « Autel de l’insouciance » © OlikO _ IEA de Nantes