Résidents

Jeseong PARK

Droit du travail, chercheur à l’Institut du Travail Coréen, Corée du Sud - Chaire "France-BIT"

Discipline(s) : Droit

Spécialité(s) : Droit du travail

Pays : Corée du Sud

Période de résidence : octobre 2011 à juin 2012, titulaire de la chaire "France-BIT" à l’IEA de Nantes

Projet de recherche : « Une représentation post-moderne de la pré-modernité : Le travail en sous-traitance »

Le travail en sous-traitance reflète à la fois la crise de la notion et celle de la réalité. Il s’agit d’une représentation post-moderne de la féodalité ou de la pré-modernité. D’une part, il est possible de comparer le travail en sous-traitance avec le fait que, dans la société agricole coréenne avant le vingtième siècle, les propriétaires des riziers confiaient la gestion des métayers aux entrepreneurs intermédiaires s’appelant «mareums». D’autre part, il implique une possiblité de la transition de l’organisation hiérarchique du travail à celle en résaux, où ce n’est cependant pas la relation horizontale du contrat, mais celle verticale du pouvoir, qui règne. Pourtant, il est interdit d’ignorer les dangers d’exploitation intermédiaire qui y se cachent. Le travail en sous-traitance founit ainsi une belle occasion pour rechercher le sens des principes juridiques de la modernité dans la relation féodale ou pré-moderne qui représente à son tour une forme de l’époque où on parle de la post-moderne. Que devons-nous penser ou imaginer pour répondre à cette question du Sphinx ?

 

Eléments biographiques :

Né dans un petit village au sud-est de la péninsule coréenne, j’ai vécu 20 ans à la campagne. Cette enfance serait l’une des sources qui m’ont influencées à réfléchir sur ce que signifie l’agriculture à l’ère de la crise naturelle et, donc, humanitaire. A l’âge de 20 ans, je suis entré à la faculté de droit à l’Université nationale de Séoul. Ma vie comme étudiant à Séoul pourrait se résumer à une vie d’engagement. Engagement pour la démocratie et la question du travail. Ce qui a constitué pour moi un motif déterminant d’étudier le droit du travail. En préparant mon mémoire sur le lock-out, j’ai trouvé le droit français du travail intéressant. Pour aller plus loin, je suis venu en France et j’ai rencontré M. Supiot. Le séjour à Nantes m’a permis d’avoir une vue plus large sur les rôles anthropologiques du droit du travail. Après ma soutenance en 2005, je suis rentré en Corée et j’ai commencé ma carrière professionnelle à l’Institut coréen du travail, un établissement publique propre à la recherche sur la question du travail. Actuellement, je suis préoccupé par la question du travail en sous-traitance, car elle ne reflète pas seulement l’auto-portrait de la société coréenne, mais a également quelque chose à dire pour l’avenir du droit du travail.