Publication de La semiótica de Spinoza aux éditions Editorial Cactus (Argentine) par Lorenzo Vinciguerra, Université de Picardie Jules Verne et fellow IEA de Nantes 2019-2020.

Dans quelle mesure l’imagination produit-elle notre vie émotionnelle ? Lorenzo Vinciguerra reprend ici une méditation au cœur de la philosophie depuis le XVIIe siècle, la relation entre notre capacité à former des images, la pensée et le corps. Loin d’être une faculté "mineure" de l’âme, condamnée exclusivement à l’erreur et à la divagation, l’imaginaire organise une série de questions autour de la pensée du corps, questions qui non seulement parviennent à remédier à l’indifférence de l’histoire de la sémiotique à l’égard de Spinoza, mais aussi dynamisent de nouvelles réflexions artistiques. Après l’étude de la notion de vestigium (trace), la généalogie corporelle de l’imagination est examinée et son incidence notable sur les processus cognitifs est mise en lumière : comprise comme connaissance "par signes", l’imagination projette la possibilité matérielle d’un état de bien-être autonome. L’art témoigne ainsi d’une relation vertueuse entre l’esprit et le corps où sa puissance s’exprime comme la possibilité de tracer et d’être tracé. Pour cette recherche, Vinciguerra propose de relancer l’œuvre de Spinoza dans une perspective originale : une analyse génétique de l’image et du signe à travers ses textes, en parallèle et dans un dialogue fructueux avec les thèses de C. S. Peirce. N’est-il pas significatif en soi que Spinoza ait choisi la pratique du langage et de l’écriture pour illustrer sa conception de l’identité du corps vivant ? Ce sont les problèmes de la nature plastique du monde qui, à leur tour, interviennent dans la configuration du corps, de l’identité et de la mémoire historiques.

(Descriptif des éditions Editorial Cactus)

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