03 juin 2014
Publication

"Poétique de la Terre. Histoire naturelle et histoire humaine" par Augustin Berque, Membre correspondant de l’IEA de Nantes

Paris : Belin, mars 2014, 237 pages

Augustin Berque, Directeur d’études à l’EHESS et Membre correspondant de l’IEA de Nantes, vient de publier aux éditions Belin Poétique de la Terre. Histoire naturelle et histoire humaine. Cet ouvrage reprend notamment les travaux présentés par Augustin Berque lors d’une conférence à l’Institut en avril 2013 sur "Humaniser la nature, naturaliser l’humain, aujourd’hui". La vidéo de cette conférence est disponible sur notre site.

 

Géographe et orientaliste, Augustin Berque est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la relation des sociétés humaines à leur environnement, au Japon en particulier, parmi lesquels Le sauvage et l’artifice. Les Japonais devant la nature (Gallimard, 1986), Ecoumène. Introduction à l’étude des milieux humains (Belin, 2000), Le sens de l’espace au Japon. Vivre, penser, bâtir (Arguments, 2006), La pensée paysagère (Archibooks, 2008), Milieu et identité humaine. Notes pour un dépassement de la modernité (Donner lieu, 2010), Histoire de l’habitat idéal. De l’orient vers l’Occident (Editions du Félin, 2010). Il a récemment traduit le classique de Watsuji Fûdo Le milieu humain (Ed. du CNRS, 2011). Il a été en 2009 le premier occidental à recevoir le Grand Prix de Fukuoka pour les cultures d’Asie.

 

A l’occasion de la parution de cet ouvrage, quatre interviews filmées d’Augustin berque sont disponibles sur le site Mésologiques - études des milieux (réalisation Romaric Jannel & Yoann Moreau, mars 2014).

> Poétique de la Terre /augustin Berque (épisode 1)

> Poétique de la Terre /augustin Berque (épisode 2)

> Poétique de la Terre /augustin Berque (épisode 3)

> Poétique de la Terre /augustin Berque (épisode 4)

Descriptif de l’ouvrage

Renaturer la culture, reculturer la nature, par l’histoire: tel est le propos de ce livre. Il commence, en première partie, par la question du sujet, en montrant que l’exaltation du sujet individuel moderne a entraîné une décosmisation qui à terme est mortelle, car aucun être ne peut vivre sans un monde commun (kosmos). Nous devons donc recosmiser notre existence.

La seconde partie montre que l’arrêt sur objet propre à la modernité aboutit à dépouiller les choses de leur sens. Nous avons à remettre les mots et les choses dans le fil de leur histoire commune, c’est-à-dire à les reconcrétiser.

La troisième partie montre enfin que réembrayer la nature et la culture passe nécessairement par la question du rapport entre histoire et subjectivité, allant de la vie la plus primitive jusqu’à la conscience la plus humaine.

Recosmiser, reconcrétiser, réembrayer: devant ces trois urgences, la pensée occidentale est aujourd’hui plombée par ce qui hier a fait sa force: la structure mère sujet-verbe-complément, qui à partir de la langue a orienté notre logique, notre métaphysique et de là notre science, toutes fondées sur le double principe d’identité et de tiers exclu. Un exemple tel que la langue japonaise, dont la structure mère était d’un autre genre, nous montre la voie : dépasser les impasses de la modernité ne se fera pas sans l’appoint, logique et philosophique à la fois, des grandes civilisations de l’Asie.

On ambitionne ainsi de faire mentir le fameux adage de Kipling, « Oh, East is East, and West is West, and never the twain shall meet », (« L’Orient est l’Orient, l’Occident est l’Occident et jamais ils ne se rencontreront »).