De la
17 mai 2018
Conférence

De la "bibliothèque coloniale" à la "bibliothèque africaine" ?

Le jeudi 17 mai à 17h30, château des Ducs de Bretagne, Nantes (entrée libre).

À partir d’une discussion autour de l’ouvrage de Céline Labrune-Badiane et Etienne Smith, Les hussards noirs de la colonie, Paris, Karthala, 2018 sur la (co)production de la « bibliothèque coloniale » par les instituteurs africains en Afrique occidentale française, les intervenants discuteront du processus historique et des enjeux épistémologiques de la décolonisation des savoirs sur l’Afrique en Afrique, avec en contrepoint une analyse de l’expérience indienne.

Dans les territoires africains sous domination française, le pouvoir colonial a indéniablement impulsé et contrôlé la production de savoirs scientifiques et scolaires, de leur élaboration (cadres, méthodes, thématiques, auteurs…) à leur validation (prix, récompenses) et à leur diffusion (publication d’ouvrages, de revues…).

Principaux animateurs de la recherche en Afrique Occidentale Française, les administrateurs coloniaux ont imposé des styles, des normes, des outils ainsi qu’un regard sur les sociétés africaines. Les sciences en voie de professionnalisation et d’institutionnalisation ont indissociablement servi la cause impériale.

La « bibliothèque coloniale » (V. Mudimbe) ne se constitua pourtant pas sans le recours aux Africains (traducteurs, informateurs, collecteurs de données, chercheurs…) dont le rôle fut très étroitement circonscrit mais néanmoins réel. Leur empreinte marque de façon singulière la production des savoirs en contexte colonial. Pour autant cette part africaine de la « bibliothèque coloniale » a longtemps été ignorée, minorée ou suspectée de compromission avec le pouvoir colonial du fait du contexte même de sa production.

Avec la participation de Céline Labrune-Badiane (université de Paris VII et IEA de Nantes), Etienne Smith (Science Po), Ibrahima Thioub (Cheikh Anta Diop, Sénégal et IEA de Nantes) , Umamaheshwari Rajamani (IEA de Nantes) , Souleymane Bachir Diagne ( université de Columbia et IEA de Nantes) , Felwine Sarr ( université Gaston Berger, Sénégal et IEA de Nantes) et Yaovi Akakpo (université de Lomé, Togo et IEA de Nantes).

Plus d’information en vous rendant sur le Carnet de recherches sur la production des savoirs scolaires et scientifiques en contexte colonial:

https://bibcolaf.hypotheses.org/