03 mai 2010
Conférence

Calendrier des conférences publiques 2009/2010

Les conférences ont lieu 5, allée Jacques Berque, dans l’amphithéâtre ou dans la salle de conférence B.


Mardi 13 octobre 2009, 18h00 - 20h00

Conférence de David Annoussamy

Né à Pondichéry le 21 octobre 1927, David Annoussamy y fait ses études jusqu’à la Licence en droit. Il a complété ses études à l’Université de Montpellier où il a obtenu les grades de Licencié-ès lettres et de docteur en droit en 1955
Après une thèse sur les perspectives démographiques de l’Union indienne, il est revenu dans l’Inde où il a occupé des postes de magistrat et d’enseignant parfois cumulativement. Il a été appelé à rendre la justice selon le système français pour se convertir après au modèle indien. Il a enseigné le droit français puis le droit indien.

David Annoussamy est l’auteur du seul ouvrage en langue française sur le droit indien contemporain ("Le droit indien en marche", Paris, Sté de législation comparée, 2 volumes, 2009). Sa conférence abordera le statut personnel en droit indien (à confirmer).


CHANGEMENT DE DATE:
Mardi 10 novembre, 18h00 - 20h00

"Du bon usage de la crise"

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

Conférence de Susan GEORGE

Susan George est née aux Etats-unis, vit depuis longtemps en France et a acquis la nationalité française en 1994

Susan George est politologue, présidente de l’Observatoire de la mondialisation et vice-Présidente de l’association Attac . En pointe sur les combats internationaux, elle a été l’un des rouages centraux de la coordination rassemblant l’ensemble des mouvements français contre l’Ami (Accord multilatéral sur l’investissement) et l’OMC.

Auteur de plusieurs livres dont Comment meurt l’autre moitié du monde et L’effet boomerang , Le Rapport Lugano (Fayard, 2000) et dernièrement La mondialisation libérale (avec Martin Wolf, Grasset / Les Echos, 2002) et Un autre monde est possible si...(Fayard, 2004).

Elle est Directeur associé du Transnational Institute (Amsterdam), un institut de recherche décentralisé dont les membres se consacrent à l’étude des rapports Nord-Sud et sont engagés dans la société civile et la vie associative de leurs pays respectifs.

Elle est également Présidente de l’Observatoire de la Mondialisation à Paris et Vice-Présidente d’ATTAC-France [Association pour une Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens].

 

Lundi 16 novembre 2009, 14h00 - 16h00

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

"Histoire des rythmes"

par Jean-Claude SCHMITT, directeur d’études à l’EHESS

Si la question des rythmes sociaux a été considérée comme centrale dès le tournant du XIXe et du XXe siècle par les fondateurs des sciences sociales, tels Emile Durkheim, Marcel Mauss ou Georg Simmel, les historiens ne lui ont pas accordé l’attention qu’elle mérite. Elle concerne pourtant - nous en faisons le constat chaque jour - tous les aspects de la vie en société, qu’il s’agisse des transports urbains, de la vie scolaire ou du tempo des réformes politiques.
La conférence se concentrera sur la société médiévale dans la longue durée (Ve - VIe siècle) pour évoquer successivement :
1) la représentation - propre à cette culture - des rythmes fondamentaux qui régissent la nature (rythmes du jour et de la nuit, des saisons, des marées, etc.) et le corps de l’homme (le pouls, la respiration, la menstruation, la voix, les gestes);
2) les formes de symbolisation et d’imposition des rythmes sociaux (le temps, le calendrier, les cloches et l’horloge, les rituels, la scansion de l’histoire universelle, locale ou biographique);
3) les changements de rythmes dans l’histoire, à diverses époques et sous l’effet, entre autres, du développement de l’économie urbaine, du travail salarié, des échanges monétaires, de la naissance de l’Université, de la croissance de l’Etat et de la fiscalité. L’exposé s’appuiera sur des documents textuels, figurés et musicaux (par exemple la Tapisserie de Bayeux), qui rendent compte de la richesse et de la complexité et du caractère transversal de la question des rythmes.

 

Mardi 15 décembre, 18h00 - 20h00

"La crise: où en sommes-nous?"

par Paul JORION, sociologue et anthropologue.

Depuis son début en février 2007, la crise a connu de nombreuses métastases, d’abord au sein-même du monde financier, ensuite au sein de l’économie. Première historique : le coût de la crise dépasse cette fois les moyens dont disposent les États. Du coup, le cancer continue de progresser : la mort du capitalisme est devenue inéluctable. Près de trois ans après le début de la crise, où en somme-nous ?

 

Mardi 5 janvier, 18h00 - 20h00

Conférence de Kirk HUFFMAN

Le Vanuatu vient de célébrer, au mois de novembre, son troisième Festival National des Arts sous le thème « Diversité culturelle pour une économie équitable ». Cette semaine de rituels traditionnels, qui a attiré dans la capitale de nombreux groupes représentant une quarantaine de langues et cultures traditionnelles, n’avait aucun objectif touristique ou mercantile. Le but était « seulement » de promouvoir les richesses des cultures traditionnelles du pays et de montrer « aux pauvres » de la capitale que, au fond, « la culture » n’a besoin ni d’argent ni « d’aide au développement ».

Comme en Papouasie Nouvelle-Guinée et dans les îles Salomon, la majorité (80%) de la population du Vanuatu vit dans des régions rurales, et suit un mode de vie traditionnel, se nourrissant en général de denrées qu’elle a cultivées, chassées, cueillies ou péchées elle-même.

Ces formes de vie traditionnelle, très peu en contact avec les réseaux économiques et la monnaie « moderne », les ont bien protégés des dégâts causés par la crise financière mondiale, une situation presque complètement ignorée par les économistes. Comme les populations de la Mélanésie possèdent un quart de toutes les langues et cultures du monde, leurs modes de vie et de pensée ne sont pas celles d’une minorité, et leurs voix méritent bien d’être écoutées par un monde extérieur obsédé par le matérialisme et régi par des théories économiques erronées.

Kirk Huffman est anthropologue, ethnologue, membre de l’Australian Museum de Sydney et Conservateur honoraire du centre culturel du Vanuatu. 

 

Lundi 18 janvier, 14h00 - 16h00

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

"Passions académiques"

par Françoise WAQUET, Directrice de recherche au CNRS.

Le monde universitaire est généralement étudié par les historiens sous les signes majeurs de la raison et du pouvoir. Ces approches relevant de l’histoire des idées ou de la sociologie laissent de côté les passions. Pourtant, celles-ci colorent bien des protocoles du travail scientifique et des rituels de la vie universitaire. Il n’est que de lire les remerciements placés en tête des livres ou d’ouvrir un volume de mélanges. Le monde universitaire a aussi à voir avec le sensible. On en prendra la mesure à partir de la relation élémentaire qu’est celle d’un maître et de son disciple. Ce qui conduira à s’interroger sur l’incidence des passions dans l’économie du savoir.

Les exemples seront pris dans le monde occidental à l’époque moderne et contemporaine.

 

Mardi 26 janvier, 18h00 - 20h00

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

"Les neuf vies d’Al-Qaida"

par Jean-Pierre FILIU, historien, professeur associé à Science-Po (chaire Moyen-Orient)

Neuf vies en vingt ans, tel est l’incroyable parcours d’Al-Qaida. Il est enfin temps de reconstituer l’ensemble de son histoire, sans en esquiver les zones d’ombre. Cette histoire est celle de l’invention du jihad global et de l’émergence d’une nouvelle secte, en guerre ouverte contre les fondements de l’Islam. Bien avant le 11 septembre 2001, l’organisation de Ben Laden s’est construite dans les confins afghans, avant de tisser sa toile planétaire à partir du Soudan. Mais c’est grâce à la protection des talibans qu’elle est devenue la première, et heureusement la seule, formation terroriste à vocation mondiale.


Depuis l’impitoyable guérilla d’Arabie au bain de sang de l’Irak, c’est le tableau d’un réseau en perpétuel mouvement, capable de frapper au cœur de l’Europe comme de s’étendre jusqu’en Afrique du Nord. Pourtant, depuis peu, Al-Qaida perd pied dans les pays arabes et c’est pour sa survie qu’elle combat aujourd’hui sur le sol du Pakistan.

Jean-Pierre Filiu est professeur associé à Sciences Po (chaire Moyen-Orient), après avoir été professeur invité à Georgetown (Washington). Ses analyses sur le monde arabe et les sociétés musulmanes ont été publiées dans une dizaine de langues. Son Apocalypse dans l’Islam (Fayard, 2008), a reçu le prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l’Histoire de Blois.

 

Mardi 9 février, 18h00 - 20h00

"Penser et prouver en mathématiques et physique. Et en biologie?"

par Giuseppe LONGO, logicien et épistémologue, Directeur de recherche au CNRS, enseignant-chercheur à l’ENS (Ulm).

La construction d’objectivité scientifique opère à partir de pratiques conceptuelles communes, des constitués dans nos espaces d’humanité, qui se précisent dans des principes fondamentaux. On évoquera alors le rôle des symétries, des mathématiques grecques à la physique contemporaine, et leur spécification dans le "principe géodésique" (une histoire de symétries). L’imitation computationnelle vs. la modélisation démande aussi une clarification épistémologique au sujet de principes qui gouvernent la "machine à états discrets".

La preuve, formelle ou empirique, joue un rôle très différent par rapport à ces principes, dans ces disciplines "exactes" : l’incomplétude gödelienne nous aide à les départager.


Toute épistémologie sensée devrait expliciter le parcours constitutif, humain et historique, de ces deux aspects de la pensée scientifique, du jeu enrichissant entre eux, et aider par cela à une réflexion critique sur ces mêmes principes. Cette "criticité par principe" du travail scientifique, ainsi que l’explicitation des philosophies implicites, est d’autant plus nécessaire quand on s’adresse à d’autres disciplines, en particulier à cette autre science, bien singulière, qui est celle de l’état vivant de la matière.

 

Mardi 9 mars, 18h45 - 20h

Lecture - spectacle: "Dans l’intimité de Chopin à travers sa correspondance"

par Françoise Rubellin, Professeur de littérature à l’Université de Nantes, et Thierry Pillon, comédien, chanteur et metteur en scène.

La correspondance de Chopin permet d’entrer de manière privilégiée dans l’intimité du musicien, et dans les coulisses de sa création. Elle témoigne de son milieu familial et culturel, de ses relations, de ses voyages, de sa santé... Il y est aussi question de sa vie amoureuse, notamment sa liaison mouvementée avec George Sand.

 

Mardi 23 mars, 18h00 - 20h00

"La langue française au Japon: espoirs et déboires"

par Jean-Noël ROBERT, Directeur d’Etudes à l’EPHE (Paris I), membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Directeur de l’Institut des Hautes Etudes Japonaises (Collège de France), Président du Conseil scientifique de l’IEA de Nantes, et Shigeru KOBAYASHI, spécialiste du XIXe siècle français, Professeur à l’Université Waseda (Tokyo, Japon).

Espoirs: Shigeru Kobayashi dressera un panorama de la situation de la langue française, y compris l’intérêt grandissant pour le français hors de France, le français comme langue pluricentré, donc. Déboires: Jean-Noël Robert présentera quant à lui les réflexions d’une femme de lettres, Mme Mizumura Minae, dont un livre récent, "Quand le japonais disparaîtra" promet au japonais et au français un même destin face à l’angalis qui devient, plus que la langue universelle, la seule langue "efficace", du point de vue scientifique, littéraire, politique ou économique. 

Conférence organisée dans le cadre de la semaine de la francophonie.

 

Mardi 27 avril, 18h00 - 20h00,

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

"Une science totale : statistiques dans l’Italie libérale et fasciste"

par Jean-Guy Prévost, professeur au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.

Jean-Guy Prévost viendra nous présenter les conclusions de son dernier ouvrage, A total science (MCGILL QUEEN’S UNIV. PRESS, 2009) :
Depuis le début des années 1900 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les statistiques italiennes ont été caractérisées par des contributions originales, cohérentes et largement reconnues sur le plan scientifique ; elles détenaient une position clairement hégémonique vis-à-vis des sciences sociales italiennes de l’époque et de l’environnement politique totalitaire de cette période dans lequel elles se sont développées. Dans A total science, Jean-Guy Prévost démontre comment les statistiques italiennes ont émergé comme une discipline à part entière, donnant naissance à un réseau de chaires universitaires, de revues, et autres institutions. Il se concentre sur des épisodes tels que la création du fameux coefficient de Gini et la participation des statisticiens à l’effort de guerre de l’Italie et il analyse également le projet intellectuel dans lequel la plupart des statisticiens étaient engagés, celui de créer une science sociale quantitative. Ce faisant, il révèle l’utilisation politique et idéologique de l’activité des statisticiens au cours de l’ère fasciste. S’appuyant sur la masse croissante de travail consacrée à l’histoire et la sociologie des statistiques, A total science offre une étude approfondie de l’évolution des statistiques italiennes comme discipline, regroupant des aspects qui sont souvent considérés séparément, à savoir les fondements théoriques et épistémologiques, les applications pratiques, la formation d’une communauté scientifique et de ses institutions, la politique intérieure et les relations avec l’Etat.*

*Résumé de l’éditeur

 

Mardi 4 mai, 18h00 - 20h00

en collaboration avec la MSH Ange-Guépin

"La médecine, le temps nouveau d’une aliénation ?"

Conférence de Didier SICARD, Professeur émérite de médecine interne à l’Université Paris Descartes, Président d’Honneur du Comité Consultatif National d’Ethique.

Première aliénation

Le transfert massif de la médecine sur la biologie et l’image, discrédite toute l’attention portée jusqu’ici au corps réel. Ce qui n’est pas accessible aux mesures objectives et aux images disparaît du regard, donc de la relation au malade. Celui-ci doit désormais s’adapter à ce que dit de lui la médecine, plutôt que le contraire, c’est à dire une adaptation de la médecine à l’homme. Celle-ci choisit ses cibles, écarte celles qui lui semblent inadaptées en transformant le malade en une série de signaux signifiants. Le seul corps malade est celui que désigne la médecine.

Deuxième aliénation

Le transfert du corps sur la technologie n’est pas sans conséquences économiques ; car le marché de la technique s’oriente naturellement vers ce qui est le plus rentable, indépendamment de sa finalité de service rendu. Le principe de précaution s’engouffre dans cet espace en associant au progrès technique la nécessité juridique.
Ainsi le malade est de plus en plus aliéné à la médecine et celle-ci à l’économie qui finit par être le seul bénéficiaire au prix d’une exclusion croissante des plus défavorisés C’est peut-être à ce prix que le progrès médical majeur de ces trente dernières années peut poursuivre sa course en avant.

 

Mardi 11 mai, 18h - 20h

"Jules Verne citoyen du monde"

Conférence d’Agnès MARCETTEAU, Conservateur général des bibliothèques, Directrice de la Bibliothèque municipale et le Musée Jules Verne de nantes.

Selon une idée reçue et encore largement répandue, Jules Verne est communément rangé « dans la catégorie de ces auteurs ingénieux auxquels un peu de talent et beaucoup d’imagination ont valu le prestige des prophètes sans leur donner de considération proprement littéraire ». Mais si l’on veut bien lui consacrer une lecture attentive - le lire véritablement pourrait-on dire - on découvre très vite que son œuvre ne se limite pas un défilé de paysages prestigieux ou à une série de rebondissements technico-fantastiques.
Ecrits dans la deuxième moitié du XIXe siècle, au moment où s’achèvent les grandes découvertes, et conçus comme une cartographie « des mondes connus et inconnus », les Voyages extraordinaires ouvrent un large champ politique et social que l’exposé se propose d’explorer en s’essayant à répondre aux questions suivantes : quels sont les thèmes traités ? Comment Verne les aborde-t-il ? Quelle grille de lecture nous fournit-il pour notre temps présent ?

 

Mardi 18 mai, 18h00 - 20h00

"Penser le droit international dans la transition du Moyen Âge aux Temps Modernes. Matériaux et structuration dans l’œuvre d’Alberico Gentili (†1608)" 

Conférence d’Alain WIJFFELS, historien du droit, Chargé de recherches au CNRS, Professeur à l’Université Catholique de Louvain (Belgique).

À quelques exceptions près, la doctrine du droit international n’a longtemps été reconnue qu’à partir des ouvrages monographiques sur des sujets spécifiques (droit de la guerre, droit des ambassades...) parus à partir de la seconde moitié du XVIe siècle. Au début du XVIIe siècle, le De iure belli ac pacis (ed.pr. 1625) de Grotius est censé représenter la mue imaginale de la doctrine internationaliste moderne. Pourtant, comme dans d’autres domaines du droit, la transition de la science juridique médiévale à la méthode juridique moderne en Europe a été marquée par une récupération substantielle des matériaux et doctrines développées par la science romano-canonique du Bas Moyen-Âge. Les notes inédites d’Alberico Gentili (†1608), juriste italien formé à Pérouse dans la tradition proche de cette science romano-canonique, mais, exilé en Allemagne et en Angleterre, également confronté à la refondation humaniste du droit et aux nouvelles tendances systématisantes de la doctrine juridique, permettent de suivre les étapes cruciales de la conception et de la rédaction de son œuvre internationaliste. Cette archéologie de l’œuvre gentilienne illustre combien la doctrine internationalise moderne a été tributaire aussi bien de la théorie que de la pratique juridique romano-canonique médiévale, et comment elle s’en est émancipée.

 

Mardi 1 juin, 18h00 - 20h00

"Peut-on enquêter sur le tragique ?"

par Philippe BRETON, Professeur des Universités au Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) à l’Université de Strasbourg.

L’auteur de la conférence, travaille depuis de nombreuses années dans le champs de l’argumentation et de façon plus générale dans celui de l’anthropologie du convaincre. Il s’est engagé à ce titre dans une recherche sur les motivations des exécuteurs dans le contexte des crimes de masse et des génocides. Les premiers résultats de ce travail ont été publiés en novembre dernier dans un ouvrage qui a pour titre "Les Refusants. Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur ?, aux éditions La découverte.

La question centrale est celle de comprendre comment des hommes a priori "ordinaire" se sont laissés convaincre de devenir des tueurs de masse. Outre les habituelles questions méthodologiques, une telle recherche pose d’innombrables problèmes épistémologiques, compte-tenu de l’irruption permanente des enjeux sociaux et éthiques dans le champ de la recherche. La prédominance de paradigmes qui mettent en avant les théories sur l’autorité, ou encore sur le racisme, est difficile à questionner.

Les polémiques qui ont déjà atteints des chercheurs ayant travaillé sur des sujets proches entament-elles la production scientifique et la reception des travaux sur le sujet ? Telles sont les principales points qui seront abordés dans cette conférence.

 

Mardi 8 juin, 18h00 - 20h00

"Le droit de la nationalité en situation"

Conférence de Paul LAGARDE, droit international privé, Professeur émérite de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

La nationalité, c’est-à-dire l’appartenance juridique à la population constitutive d’un Etat, demeure aujourd’hui la condition de la jouissance et de l’exercice de droits aussi vitaux que le séjour et le travail, mais sa détermination reste entièrement de la compétence souveraine de chaque Etat. Quelle est la situation des droits nationaux de la nationalité par rapport au droit international et ce dernier peut-il prévenir les situations d’apatridie et réguler les cas de plurinationalité ?
Quelle est aussi, dans chaque Etat la situation - voire la dépendance - du droit de la nationalité par rapport aux forces contradictoires qui traversent sa société ? Quelles sont en somme les forces créatrices des droits nationaux de la nationalité ?

 

Mardi 15 juin, 18h00 - 20h00

"Hannah Arendt and Martin Heidegger. On love between humans and on love for the world"

Conférence de Antonia GRUNENBERG, Professeur de Sciences politiques à l’Université Carl Von Ossietzky, Oldenburg (RFA).

Behind the scandalous love affair between Hannah Arendt and Martin Heidegger there are hidden stories of the 20th century.
There is a personal story: A Jewess loves a German nationalist, a beautiful student loves a famous professor of philosophy. They begin a liaison which springs up from the eroticism of thinking. That is the scandalous aspect of the personal story which we still cannot believe to be true. Their love affair is destroyed by the realities of life. He engages himself in national socialism, she is officially declared to be an enemy and has to go into exile. Their love is gone, but there is a truth in their love story, they both insist on that after the end of war.
There is also a political story: After the end of the catastrophe - both start thinking about the hidden origins of the breach in tradition which they both diagnose as lying at the ground of Europe’s self-destruction. Whereas Heidegger starts thinking about the "crisis of modernity" and the origins of the estrangement of our civilization, Arendt begins to reflect upon the origins of the estrangement of philosophical thinking towards the world. Heidegger retreats into a general criticism of modernity. However, Arendt starts opening up his ontological categories towards political thought in the world of today.
Both stories are truly intertwined and they tell us a lot upon our difficulty to understand the 20th century.*

*Conférence en anglais