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Durant ces cinquante dernières années les apports de la biologie moléculaire ont engendré de profondes transformations dans le champ médical, bouleversant les approches diagnostiques et pronostiques. L’arrivée des biomarqueurs, celle des thérapies ciblées, dans le domaine du cancer puis dans d’autres champs médicaux (diabétologie, asthmologie, etc.), ont modifié considérablement les pratiques médicales. La prise en charge des patients est ainsi passée de la médecine fondée par les preuves (evidence-based medicine) et basée sur de grands essais cliniques, à une approche individualisée prenant en compte l’ensemble des données du patient, y compris de nombreuses données biologiques. Aujourd’hui, la thérapie génique, l’utilisation des cellules souches, l’analyse du génôme, les approches « omiques » sont autant de perspectives porteuses d’espoir mobilisant ce savoir renouvelé. Au-delà de ces domaines emblématiques un questionnement peut cependant être aujourd’hui engagé quant à l’existence, à la nature et à l’évolution d’une culture biologique effective commune aux médecins et aux chercheurs.
La journée a cherché à identifier dans quelles conditions et entre quelles limites une interface entre la médecine et la recherche biologique s’est élaborée dans les 50 dernières années, et quelle culture biomédicale est actuellement partagée par les praticiens et les chercheurs. L’exploration de cet espace commun et de son évolution nécessitait une approche croisée des transformations récentes de la biologie et de celles de la médecine. Cette dernière fut considérée tant dans ses aspects épistémologiques, scientifiques et médicaux, mais également relativement à l’évolution de la formation des étudiants en médecine.