Une nuit à Madina do Boé, par Abdarahmane Ngaïdé, résident 2013-14 à l’IEA de Nantes
28 october 2013
Publication

Une nuit à Madina do Boé, par Abdarahmane Ngaïdé, résident 2013-14 à l’IEA de Nantes

Editions L’Harmattan, octobre 2013

« Le palais présidentiel est encore en ruines. Les chirurgiens de l’hôpital qui ont réceptionné le corps sont en train d’en recoudre les morceaux. Ils reconstituent ce qu’il en reste afin de déclarer, de manière formelle, la mort de celui qui présidait aux destinées du pays. Un tas de chair humaine exposé aux visiteurs stupéfaits devant cette réalité devenue si courante qu’elle ne dérange plus personne dans la capitale. Elle ne

dérange plus les Africains de manière générale, car ils pensent que cette façon de faire mourir devrait être le sort de presque tous les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir. Ceux qui ne savent pas qu’une retraite est possible, qu’une vie après le pouvoir existe ».

La trame de ce récit s’inspire de la réalité des drames quotidiens que vivent et entretiennent les dirigeants africains et leurs foules. Tout est tissé à travers la vie et le discours du personnage principal, le jeune philosophe Baltazar. L’auteur grossit les images pour s’éprouver luimême et s’indigner devant une situation qui tend à devenir normale. Au fond du trafic en tout genre, apparaissent, en filigrane, tous les désordres qui tendent à annihiler les efforts des uns comme des autres pour penser un devenir meilleur pour cette partie du continent. Pour autant, l’auteur n’est pas pessimiste et croit fortement à un possible rebondissement.