Parution de l’ouvrage « Suintements de couleurs sous fichues banderoles » de Abdarahmane Ngaïde
21 may 2015
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Parution de l’ouvrage « Suintements de couleurs sous fichues banderoles » de Abdarahmane Ngaïde

Abdarahmane N’Gaïdé est historien et ancien résident à l’Institut d’études avancées de Nantes (2013-2014). Il est maître-assistant au département d’histoire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est l’auteur de plusieurs articles publiés dans des revues spécialisées et de nombreuses contributions dans des ouvrages collectifs. Il est également essayiste, romancier et poète.

 

« Cet essai est certainement une allégorie. Il présente des images qu’il faut prendre pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des « portraits conceptuels ».

En effet, les TPT/PTT (TABLES-PLANCHES-TABLEAUX/PLANCHES-TABLESTABLEAUX) rendent compte, sous forme de palimpsestes, d’une superposition d’annonces de séminaires. Infinis séminaires avec des énoncés truffés de paradigmes gras et toutes leurs boursouflures, qui  réfléchissent sur notre devenir.

Ils ont pour vocation, soit de débattre des moyens de réduction de notre pauvreté, soit de combler l’ensemble de nos déficits, ou même de renforcer nos capacités dans tous les domaines, afin de nous conduire au dit Développement. Et finalement de réguler tous nos débits.

Discours, infinis discours, que des banderoles flottantes montrent [s’agitant de partout comme des girouettes abandonnées à un vent tourbillonnaire !], pendant 365 jours, avant de devenir de simples fichus morceaux de tissus déchirés, déchiquetés de toutes parts et abandonnés aux intempéries, comme pour nous dire trêve de séminaires !

Pendant ce temps restent, empilées, contrites, macérées, acérées sur des tables-buvards-ba vards [amovibles assises sur de grossiers trépieds usés], comme des échos lointains, des communications servies, des hypothèses avancées, des solutions proposées et des  recommandations finales dont la vocation est de dormir entre les pages de rapports ou de communiqués dont l’application, le suivi et les réorientations deviennent de permanents défis, parce que souffrant congénitalement de leur inapplicabilité.

C’est ce que nous avons l’habitude d’appeler, de manière symptomatique, la littérature grise. Celle-ci est parfaitement rendue par ces tables « cancres », car elles expriment, avec toutes leurs nuances de couleurs, les milliers de messages tronqués qu’elles restituent sous la forme d’images (comme le résultat d’une « opposition des coïncidences » ?). C’est cela l’ART DE L’IN-VU, qui a pour vocation finale de démontrer l’envers de tous nos séminaires. »

 

Source : http://rapideinfo.net/node/2151#sthash.MHVcSLwI.dpuf