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Osamu Nishitani

Osamu Nishitani a étudié en faculté de droit à l’Université de Tokyo et de littéraire française à l’Université municipale de Tokyo, puis ensuite pendant deux ans en France (de 1979-1981 à l’Université de Paris VIII/ D.E.A en Lettres).

Enseignant, depuis 1986, la littérature et la pensée contemporaine française à l’Université de Meiji-Gakuin(Tokyo), il a été professeur à l’Ecole doctorale de l’Université des langues étrangères de Tokyo (Tokyo University of Foreigne Studies - TUFS), où il était chargé du cours de «Global studies» : études transdisciplinaires de la mutation du monde contemporain. 

Travaillant notamment sur Georges Bataille, Maurice Blanchot et Emmanuel Lévinas, il a dégagé l’idée de l’ « impossiblité de mourir » -- l’idée qui réfute celle de Heidegger --, comme clef de la compréhension des conditions de l’existence humaine radicalement transformées par la Guerre mondiale. Auschwitz et Hiroshima en étaient emblématiques. C’était le sujet central de son premier ouvrage :’Wonderland’ de l’immortalité (Fushi no wonderland, Seidosha, 1990, repris en collection de poche, 1996; edition revue et augumentée, 2002), qui a traité l’effacement du sujet, le rapport à la mort, l’articulation de l’individu et de la communauté, l’histoire, le rôle de la technologie etc.

Il est aujourd’hui Professeur émérite de l’Université des langues étrangères de Tokyo.

Tous ces travaux l’ont mené à réexaminer la notion de l’« Histoire universelle » comme matrice organisatrice de la civilisation occidentale, qui a déclenché le mouvement historique de la mondialisation, et qui s’est enfin universalisée dans le monde entier. 

Le résultat provisoire est Le seuil critique de l’Histoire universelle (Sekaishi no Rinkai, Iwanami-shoten, 2000).

Entretemps, il a réuni des essais sur la déstabilisation du sujet dans le monde moderne sous le titre de
- Le détachement et le déplacement (Ridatsu to Idô, Serika-shobo, 1997),
- et co-dirigé un travail collectif consacré aux problèmes de la religion à l’épreuve de la modernité : Repenser la Religion (4 Tomes) (Iwanami-shoten, 2000).
-
Après le 11 septembre, il s’est attaché à analyser, basé sur ses travaux précédents, ce qui est La Guerre contre la Terreur(Tero tono senso toha nanika, Ibunsha, 2002, édition augumentée 2006), études historico-géo-politiques du « nouvel ordre mondial ».

Il a également publié A la recherche de la Raison perdue (paru en 2010), travail inspiré par Pierre Legendre, dont il est principal traducteur depuis une dizaine d’années.

Par ailleurs, il continue de réfléchir sur les conditons de l’existence humaine dans l’ère de la « techno-science-économie ». Chargé du cours de l’histoire des idées médicales dans une faculté de la médecine à Tokyo depuis cinq ans, il essaie de retracer ce qui était la médecine, ce savoir pratique qui doit traiter un être vivant concret, en tant que tel. Sujet qu’il avait choisi pour son séjour à l’Institut d’Etudes Avancées à Nantes en 2009.

Principaux Ouvrages

1. Fushi no wonderland (’Wonderland’ de l’immortalité, Seidosha, Tokyo, 1990; nouvelle édition augmentée, 2002 ; traduction allemande, Wunderlande der Unsterblichkeit, IUDICIUM Verlag GmbH Munchen, 2015) : essai philosophique sur “l’impossibilité de la mort” comme condition fondamentale de l’existence humaine, déterminée par une époque dite “après Auschwitz et Hiroshima”; réflexions faites à partir de la lecture de M.Heidegger, G.Bataille, M.Blanchot et E.Lévinas.

2. Sensou-ron (Qu’est-ce que la Guerre ?, Iwanami-shoten, 1992, repris en collection de poche chez Kohdansha, 1998) : réflexions sur le sens historico-ontologique de la Guerre dans la modernité, surtout sur les mutations de la condition humaine apportée par la Guerre mondiale, son rapport avec le mouvement historique de la mondialisation.

3. Yoru no kodou ni fureu (Toucher la palpitation nocturne, Presse de l’Université de Tokyo,1994) : un autre essai historico-ontologique de la Guerre dans la modernité.

5. Ridatsu to Idou (Le détachement et le déplacement, Serika-shobo, 1997) : recueil d’essais sur la littérature française dans l’âge du détachement et du déplacement ou de la déstabilisation de l’identité.

6. Sekaishi no Kaitai (La déconstruction de l’Histoire universelle, en collaboration avec Naoki Sakai, Ibunsha, Tokyo, 1999) : débat sur de divers aspects de l’intégration du Japon à l’Histoire mondiale, question de la formation du sujet, de la traduction, de l’histoire, du nationalisme, etc.

7. Shukyo e no Toi (Repenser la Religion, 5 tomes, codirection, Iwanami-shoten, Tokyo, 2000) .

8. Sekaishi no Rinkai (Le seuil critique de l’Histoire universelle, Iwanami-shoten, 2001) : essai sur la notion de l’Histoire universelle, devenue Histoire mondiale par la “sécularisation”; critique de la raison historique qui s’est réalisée à travers le mouvement historique de la mondialisation mené par l’Europe occidentale; réflexion sur les effets de l’achèvement de ce mouvement.

9. Tero tono Sensou towa nanika (Qu’est-ce que la Guerre contre le terrorisme ?, Ibun-sha, 2002 ; nouvelle édition augmentée, 2006) : analyse et critique de la stratégie américaine après le 11 septembre et de la vision du monde qui la soutient.

10. Okinawa, Bouryoku-ron (Okinawa, De la violence, Miraisha, 2008),

11. Risei no Tankyu (A la Recherche de la Raison perdue, Iwanami-shoten, 2010),

12. After Fukushima Chronicle (La chronique de l’après Fukushima, Pneuma-sha, 2014)

13. Hakyoku no prisumu (Le prisme de la catastrophe, Pneuma-sha, 2014)

14. 3.11.go, kono zetsubo no kunide, (Après le 3.11, dans le pays du désespoir, en collaboration avec Takao Yamagata, Pneuma-sha, 2014)

 

Publications en français (et en anglais)

1. « La formation du sujet au Japon », in Cahier Intersignes, no.8-9, 1992.

2. « Dékunobo ou cent an d’un grand poète mineur (sur Miyazawa-Kenji) », in Dédale no.5-6, Maisonneuve & Larose, 1997.

3. « Sécularité ou traduction de la Modernité au Japon », Cahier de la villa Gillet, 1998.

4. « G. Bataille et le mythe du Bois, Une réflexion sur l’impossibilité de la mort », SEMEN 11,pp.285-302, Presses Universitaires Franc-Comtoises, 1999 ; reprise in Lignes no. 17, 2005.

5. « Revisiter la ‘fin de l’Histoire’. L’Histoire et la Modernité », in La modernité après le post-moderne, pp.147-155, Maisonneuve & Larose, 2002.

6. «Deux notions occidentales de l’homme—Anthropos et Humanitas», in Tisser le lien social, dir. par Alain Supiot, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2004.

7. «The Wonderland of "immortality"», in Contemporary Japanese Thought (edited by Richard F. Calichman), pp.131-157, Colombia University Press, New York, 2005.

8. « Où est notre avenir ? », in Ebisu, no.47, printemps-été 2012, Maison franco-japonaise.

9. « Le japonais », in Tour du monde des concepts, dirigé par Pierre Legendre, pp.287-313, Fayard,2014.

 

Traduction japonaise des œuvres françaises

1. Maurice Blanchot, La communauté inavouable, 1985

2. Jean-Luc Nancy, La communauté désœuvrée, 1986

3. Georges Bataille, Le non-savoir, 1986

4. Emmanuel Lévinas, De l’existence à l’existant, 1987

5. Michel Surya, Georges Bataille, 1991

6. Alexandre Ginoviev, La confession d’un homme en trop, 1992

7. Fethi Benslama, Une fiction troublante, 1994

7. Patrick Chamoiseau & Rafael Confiant, Les lettres créoles, 1995

8. Pierre Legendre, Le crime du Caporal Lorty, traité sur le père, 1998

9. Michel Foucault, Dits et Écrits, 1974-75, 2000

10. Pierre Legendre, Sur la question dogmatique en Occident, 2003

11. Pierre Legendre, Lecon II, L’empire de la vérité, 2006