L’acte du vivant. Élaboration d’un cadre catégoriel
25 octobre 2016
Conférence

L’acte du vivant. Élaboration d’un cadre catégoriel

Le mardi 25 octobre 2016 à18h, amphithéâtre Simone Weil

Rocco Ronchi est professeur de Philosophie à l’Université des Études de L’Aquila et à L’institut de Recherche en Psychanalyse Appliquée (IRPA) de Milan. Parmi ses publications récentes : Bergson. Una sintesi (Christian Marinotti Edizioni, Milano 2011) ; Come fare. Per una resistenza filosofica (Feltrinelli, Milano 2012) ; Gilles Deleuze. Credere nel reale (Feltrinelli, Milano 2015). Il à edité le volume d’H.Bergson et W.James, Durata reale e flusso di coscienza. Lettere e altri scritti (1902-1939)., Raffaello Cortina, Milano 2014. À paraître: Canone minore. Una filosofia della natura, Feltrinelli, Milano 2017.

Thème

L’historicité particulière des systèmes vivants doit être considérée en termes de changement de l’espace des possibilités (o de l’«espace de phase ») (Longo). Sur le plan métaphysique cela revient à dire que le possible n’est pas déjà donné, mais qu’il se constitue a posteriori lors du processus de son actualisation (Bergson). Le statut ontologique du vivant est donc celui d’un changement en acte qui ne présuppose, en tant que son propre fondement, ni un sujet-substance qui change, ni un espace de phase supposé qui serait déjà donné. Le vivant est plutôt un sujet-superjet (Whitehead) et le changement a la forme d’une mémoire révisionniste en acte. Révisionnisme est synonyme de créativité exaptive. Le but de mon intervention est donc de montrer comment une compréhension philosophique du vivant – qui serait à la hauteur de son « historicité » intrinsèque , de sa « criticité étendue » , de sa « créativité » particulière et de son « imprédictibilité » – nécessite une réélaboration de la conception de l’ « acte » (Gentile), ainsi qu’une liquidation du dispositif aristotélique du devenir, c’est-à-dire de la compréhension classique du changement en termes de puissance-acte. Ce dispositif continue d’intervenire autant dans la mécanique classique que dans la mécanique quantiste et fonde toute la physique de l’inerte. Cela implique une révision critique radicale de la notion d’autopoiesis. Pour comprendre l’acte du vivant il faudra plutôt faire appel à une autre catégorie fondamentale, notamment à la notion de praxis qu’Aristote élabore, en opposition aux notions de poiesis et de kinesis, dans le livre IX de sa Métaphysique afin de décrire une pure activité immanente. En faisant de la praxis le fil conducteur de l’analyse, nous trouvons ainsi un point de conjonction fondamental entre sciences de l’homme et sciences de la nature. Dans cette perspective il faut repenser la notion même de « loi » au-delà de la distinction classique « loi de l’homme – loi de la nature ».

 

 

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