Conférence de Yehouda Shenhav :
12 mai 2015
Conférence

Conférence de Yehouda Shenhav : "Au-delà de la banalité du mal: depuis les Origines du Totalitarisme jusqu’à Eichmann à Jérusalem"

Le mardi 12 mai 2015 à 18h00 dans l’amphithéâtre Simone Weil.

Yehouda Shenhav  (Ph.D Université Stanford 1985) est Professeur de Sociologie à l’Université de Tel-Aviv et et membre du Conseil Scientifique de l’IEA de Nantes.

Il a travaillé à la direction des Etudes Avancées à l’ Institut Van - Leer de Jérusalem (2005-2010). Il était rédacteur en chef de Théorie et critique (2000-2010), et rédacteur en chef de Organization Studies (2004-2010). Ses principaux domaines de recherche sont la théorie sociale, la sociologie de la connaissance, le management et la bureaucratie, l’origine ethnique, la race et la sociologie politique de la souveraineté . Shenhav traduit également la littérature arabe vers l’hébreu et l’anglais .

Il fera une conférence à l’Institut le mardi 12 mai 2015, sur "Au-delà de la banalité du mal: depuis les Origines du Totalitarisme jusqu’à Eichmann à Jérusalem".

 

Thème :

"Dans son livre, Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt présente le terme «la banalité du mal» pour décrire «l’esprit superficiel » d’un bureaucrate plus-conformiste, dont l’expertise organisationnelle était l’émigration des juifs.

La littérature qui a examiné les racines de la thèse d’Arendt sur la banalité du mal a supposé qu’elle avait décrit une bureaucratie rationnelle qui a subit un dysfonctionnement pathologique; et a été motivé par une forte culture de la rationalité instrumentale.

Contrairement à cette thèse de la rationalité instrumentale, je soutiens que la représentation d’Arendt sur la bureaucratie nazie était ancrée dans l’histoire de la bureaucratie impériale analysée dans Les Origines du Totalitarisme.

Plus particulièrement, l’analyse qu’Arendt a fait sur Eichmann et la bureaucratie nazie, était à plusieurs égards, similaire à son analyse sur les principes de Lord Cromer de la bureaucratie impériale en Egypte pendant les premières années du XXe siècle.

Ainsi, je soutiens que la thèse de la «rationalité instrumentale" néglige les points de vue d’Arendt à propos de l’affinité entre la bureaucratie impériale et la bureaucratie totalitaire; particulièrment les relations entre la race, la gouvernance arbitraire et l’état d’urgence. L’analyse révèle que son argument sur «la banalité du mal» est profondément ancrée dans l’histoire de la race et de l’impérialisme, et qu’elle n’était pas insensible à l’affinité entre les répertoires impériaux et les bureaucraties de génocide."

Yehouda Shenhav

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